« Ses habitants sont des musulmans croyants, affiliés les uns à la confrérie des Senoussia, les autres à celle de Mouley Et-Taïeb. Autrefois ils ne faisaient pas le commerce des esclaves, à moins que ceux-ci ne fussent des païens. Quant à ceux qui avaient une religion, on aurait considéré comme un péché d’en faire le trafic. On disait même couramment qu’on pouvait légalement vendre et acheter des Soudanais des tribus Machtou, de Karm, de Tabãa et de Bouna, parce qu’ils étaient païens, mais qu’on ne pouvait le faire pour ceux des tribus du Bornou, de Kachnakagh, de Kanou, d’Afnou, de Mouli, de Koubar, de Safi, de Falat, et d’une partie de la tribu de Zakzaka, parce qu’ils étaient monothéistes. Depuis quelques années les commerçants ne font plus cette distinction, et traitent toutes les tribus soudanaises de la même manière » Muhammad Ibn ‘Uthman al-Hashã’ishï |
D’origine tunisienne, Muhammad Ibn ‘Uthman al-Hashã’ishï (né en 1855) est issu d’une famille de shérif. Il évoque ici les habitants de la ville de Ghat dans le Fezzan libyen, à la frontière avec l’Algérie et remarque le changement de comportement des négriers musulmans du coin.