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Pourquoi les banques afro-américaines disparaissent

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Nées à la fin du XIX e  siècle, alors que la communauté noire était largement exclue du système financier, ces banques ont vu leur nombre divisé par deux en dix ans. En cause, les loi antiségrégation et la crise financière.

Quand la Capital Savings Bank a ouvert ses portes à Washington en 1888, la seule idée de proposer des services bancaires à la communauté noire américaine semblait une aberration économique. Quatre ans plus tard, elle avait collecté plus de 300.000 dollars de dépôts. Et dans les cinquante années qui suivirent, ce sont quelque 134 « black banks », fondées par des Afro-Américains, qui virent le jour aux Etats-Unis.

Nées au coeur des quartiers noirs, comme le sud de Chicago, Harlem à New York ou Shaw à Washington, ces banques, qui ont accompagné des dizaines de milliers de familles et d’entrepreneurs au cours du XXe siècle, sont aujourd’hui menacées de disparition. Selon les derniers chiffres du fonds de garantie des dépôts (FDIC), il ne subsiste que 23 « black-owned banks » aux Etats-Unis. Durement frappées par la crise, seule une poignée d’entre elles ont pu prétendre aux fonds fédéraux qui ont sauvé les grandes institutions de Wall Street, et leur nombre a été divisé par deux en dix ans. En moyenne, deux d’entre elles disparaissent chaque année. A ce rythme, elles auront toutes disparu d’ici à 2030.

Les ménages modestes de la communauté noire ont moins accès au crédit

Pour ces établissements dont la plupart ne comptent que quelques agences, le durcissement de la réglementation post-crise a aussi été difficile à supporter. La National Bankers Association (NBA), anciennement « Negro Bankers Association » – rebaptisée en 1927 – milite pour un assouplissement de la réglementation fédérale, avec un succès tout relatif à ce jour. Mais selon les analystes, plus de la moitié de ces banques perd de l’argent. Les régulateurs ont récemment fermé Seaway Bank and Trust, une banque de Chicago jugée trop fragile pour poursuivre ses activités. Figure de la communauté afro-américaine locale, elle a été vendue malgré la mobilisation des entrepreneurs locaux, qui ont levé 100.000 dollars pour tenter de la sauver.

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