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Les USA se plaignent du racisme envers leurs concitoyens noirs en République dominicaine

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L’ambassade des USA en République dominicaine a empêché ses employés de fréquenter une célèbre discothèque de Saint-Domingue, affirmant que la boîte de nuit refusait régulièrement l’accès à ses lieux aux Noirs.

Roland Bullen, chargé d’affaires à l’ambassade, a fait l’annonce lundi après que trois employés de l’ambassade se soient vus refuser l’entrée du club « Loft » le 22 juillet (2007). La raison : l’une des femmes noires dans le groupe portait des tresses.

 

Roland Bullen

« Je dois prendre cette décision avec beaucoup de réticence » a affirmé Roland Bullen dans une déclaration. « Il est rare qu’une ambassade interdise à ses employés de fréquenter un lieu populaire. Mais nous condamnons cette discrimination qui viole la loi dominicaine et les normes américaines »

L’admission des individus à peau foncée dans les night-clubs du pays a toujours été une question épineuse en République dominicaine, où de nombreuses personnes sont des descendants d’esclaves africains. Le pays a une douloureuse histoire faite de ressentiment à l’égard du pays voisin qu’est Haïti et de nombreux Noirs Dominicains admettent qu’ils manifestent une certaine discrimination à l’égard des personnes à peau foncée.

Une Dominicaine a été tuée par balle par un videur du club en Septembre après une houleuse discussion au cours de laquelle elle lui reprocha d’avoir refusé de laisser entrer ses amis noirs. Un universitaire afro-dominicain a reconnu avoir été tellement furieux de se voir refuser l’entrée d’une boîte de nuit qu’il a récemment pris une caméra pour filmer les videurs et montrer comment ils n’acceptaient l’entrée dans les clubs qu’aux clients à peau claire.

L’ambassade des États-Unis a entendu le même genre de plaintes pendant des années selon lesquelles des Afro-américains travaillant au ministère des affaires étrangères et des Marines noirs étaient régulièrement refoulés des boites de nuit.

« Nous étions un groupe de Blancs et de Noirs mais les physionomistes ont laissé passer les Blancs et nous ont dit à nous les Noirs « Oh non, la boite est pleine  » », affirme Tawnie McNeil, une Africaine-Americaine ayant servi comme attachée culturel à l’ambassade des États-Unis entre 2003-2005. Je leur ai répondu : « Vraiment ? Vous venez de laisser entrer 20 blancs sous nos yeux » et ils m’ont rétorquée « Eh bien après eux la boite est remplie » »

Tawnie McNeil

McNeil, maintenant en poste à Tijuana, affirme avoir écrit des notes de service à ses supérieurs mais aucune n’avait été prise en compte. « Personnellement, dit-elle, ce genre de discrimination m’est arrivé de 10 à 15 fois. J’ai finalement arrêté de sortir en club ». « Je ne retournerai plus jamais dans ce pays et je conseille à tous les Noirs que je connais de ne pas y aller non plus. C’est un pays avec un contexte difficile à comprendre. Mais après deux ans, je n’étais plus intéressée à faire un effort pour le comprendre ».

Rex Moser, le porte-parole de l’ambassade américaine reconnait que beaucoup de ses employés noirs se sont plaints à plusieurs reprises au sujet de la discrimination de plusieurs clubs. L’incident du 22 juillet a été     « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».

Moser dit que des officiels de l’ambassade US ont rencontré plusieurs responsables de clubs à Saint-Domingue depuis deux ans. Ils donnent des explications diverses comme « ils ne sont pas bien habillés » ou alors « ils ne sont pas sur la liste des invités ». Pour Moser c’est « un acte manifeste de discrimination raciale ». À tel point que l’ambassade a été obligée de prendre position sur cette affaire.

PRÉSENTATION D’EXCUSES

Ray Santos, le propriétaire du « Loft » a déclaré au Miami Herald qu’il enverra une lettre contenant un « million d’excuses » à l’ambassade et prendra des photos de ses clients noirs en train de danser et de s’amuser.
« Ils disent que nous sommes racistes et que nous discriminons les Afro-Américains mais ce n’est pas vrai » déclara Santos lors d’une entrevue téléphonique. « De ce que j’ai compris, une des filles était mal habillée et avait d’étranges tresses sur la tête. Elle n’était pas aussi bien habillée que les autres membres de son groupe ou même des personnes présentes à l’intérieur »

Santos, tout comme le chargé d’affaires Roland Bullen, est noir. « Je suis noir, mon père est noir et tous les gens qui travaillent ici sont des Noirs », précise-t-il. « En République dominicaine, nous sommes tous des gens de couleur » répète-t-il. Le videur a été réaffecté…

1 er août 2007 par FRANCES ROBLES

Traduction Kahm Piankhy

Source du texte : miamiherald.com/

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