Moix qui essaye de faire son malin en faisant croire que seul Jamel Debouzze pourrait faire ce sketch et affirmant que les communautés ne rient qu’entre elles : la vérité est que l’humour de Pierre Péchin, cet humour à papa des années 70 et 80 était d’une accablante nullité, d’une pitoyable beauferie et ne jouait que sur des ressorts malsains. Ceux d’une France qui sortait de sa période coloniale mais qui avait encore à l’esprit tous les clichés dévalorisants qu’elle prêtait aux indigènes. C’est cette France donc qui se gaussait de l’indigène ne maîtrisant pas le français : Péchin fait ici un sketch ne reposant que sur cette base. C’est nul, sans intérêt, et tout sauf drôle. Que Debouzze reprenne cette vilaine déjection n’y changerait rien.
La raison pour laquelle ce sketch ne passerait pas aujourd’hui tient plus au fait que les mentalités ont légèrement évolué (oui on n’en est plus à baser son humour sur les accents ) qu’au fait d’un politiquement correct brandit à tout-va par ses pleureuses se plaignant de ne plus pouvoir renvoyer l’Autre à son statut d’indigène comme il pouvait le faire impunément comme au bon vieux temps.