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Inde: les Sidi, une communauté afro-indienne toujours en quête de reconnaissance

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Leur installation en Inde est le fruit de mouvements migratoires qui se sont étendus sur vingt siècles. Mais aujourd’hui encore, les Sidi, dont les ancêtres sont originaires d’Afrique de l’Est, se cherchent encore une place dans leur patrie d’accueil où la discrimination reste leur lot quotidien.


En Inde, leur nom est souvent associé à une danse traditionnelle du Gujarat, le Dhamal. Mais la plupart du temps, ils sont souvent pris pour des touristes dans leur propre pays quand ils ne sont pas tout simplement discriminés. Eux, ce sont les Sidi (terme dérivé du mot arabe «maître»), comme on les nomme aujourd’hui.

«La migration des Africains en Inde est un vieux phénomène. Aussi, les termes pour les désigner ont varié dans le temps et l’espace», explique l’historienne Shihan de Silva Jayasuriya. Arrivés d’Afrique de l’Est via l’Océan Indien, a priori à partir du 1er siècle, comme esclaves ou hommes libres en Inde (et au Pakistan où on les appelle les Shidees), les Afro-Indiens seraient aujourd’hui plus de 60.000 répartis principalement dans les Etats du Gujarat, du Karnataka et de l’Andhra Pradesh. La plupart des Sidi sont musulmans, mais l’on retrouve aussi des chrétiens et des hindous parmi eux.

Marginalisation

Malik Ambar, esclave éthiopien devenu régent de sultanat Ahmednagar au 16e siècle en Inde, est l’un des Afro-indiens les plus célèbres. Si certains de leurs ancêtres ont pu s’élever socialement, aujourd’hui, «la grande majorité (des Sidi) fait partie de la classe ouvrière ou vit dans la précarité. Ils sont conducteurs, domestiques, agents de sécurité… D’autres sont fermiers et certains appartiennent à la classe moyenne», explique l’historienne Sylviane Diouf. Par ailleurs, certains Sidi figurent parmi les tribus répertoriées et, à ce titre, bénéficient des programmes de discrimination positive.

«Nous avons dû faire face à la discrimination quand nous étions enfants. C’est encore le cas aujourd’hui. Les gens continuent de nous insulter. Nos ancêtres ont vécu dans les forêts. Ils n’avaient accès ni à l’éducation ni au marché du travail. Leur survie dépendait majoritairement des produits forestiers. La vie était dure pour eux. Ils n’ont jamais eu l’habitude de se mélanger parce qu’ils avaient peur d’être réduits en esclavage», souligne Juje Jackie Harnodkar Siddi dans un documentaire produit par 101India.com sur l’avenir de la communauté.

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